[ιdc ;]

CALL TO ARMS ?”

quis mihi daret gustus vitae

J'aurais bien aimé vous dire que Collateral Damage s'était arrangé, depuis qu'on m'avait intégrée en lui. Mais il n'en est rien. Il a même empiré, si je puis dire. Oui bon, je sais, il n’en est pas mieux de mon cas, mais merde à la fin ! Tous les représentants de mon espèce ont été éradiqués, je suis la seule survivante et je devrais continuer de faire la gentille petite habitante qui ne jure que par la douceur des mots ? Non, non et non ! J’ai décidé de faire souffrir, et si possible Damage en premier lieu. Il se croyait sans doute fin et attirant, avec ses airs de rebelle emmuré dans son silence, à faire le beau brun ténébreux et mystérieux. Peut-être cachait-il une double personnalité ? Peut-être avait-il secrètement élaboré un plan afin de me déloger ? Déjà que mon emprise sur lui se restreignait de jour en jour, je n’étais pas encore sortie de cette galère ! J’avais même tendance à devenir paranoïaque, ces derniers-temps. Il ne me parlait presque plus, j’étais seule dans sa tête et il avait érigé une sorte de mur qui ne me permettait pas d’accéder à ses pensées, ni à ses souvenirs, ni rien du tout. C’était étrange, jamais un de ces « murs » n’avait tenu plus de deux jours à mes assauts. Mais là, rien à faire. J’étais – peut-être ? – définitivement seule. Il serait souhaitable que tu arrêtes deux secondes de penser si fort, tu me déranges, merci. Ah ! Enfin une réaction de sa part ! Ce n'était pas trop tôt que je l'entendais de nouveau m'adresser la parole mentalement. Pour rien au monde je ne l'aurais avoué, mais les discussions avec lui, même aussi vicieuses qu'elles l'étaient, me permettaient de passer le temps, voir de tromper l'ennui. J'allais répondre vertement mais je n'en eu pas le temps. A travers son regard, je vis ce qu'il vit ; une étendue immense de terre, craquelée de toutes parts, et dans l'air nous sentions un parfum humide. Je restais sans mot devant ce paysage si particulier.

Collateral Damage s'avança sur le sol fendillé de toutes part. Il était arrivé depuis peu et avait déjà décidé de s'approprier des terres. S'il n'était pas au pouvoir, alors de quel moyen se ferait-il respecter ? Il avait toujours été la risée de tout le monde, et il était temps que cela cesse. Il masquerait ses discussions mentales en étant au pouvoir et si quelqu'un s'en apercevait, sa crédibilité ne diminuerait pas face aux autres en raison de son statut dans la future harde qu'il s'était mis en tête de diriger. Ses sabots produisaient un son sec sur le sol asséché. Étrangement, cette terre dénuée pourtant de toute source d'eau, sentait l'humidité. Collateral Damage n'aurait su expliquer ce mystère mais cette terre était sienne et il se devait d'élucider cette question à laquelle il n'avait pas de réponse. Il s'arrêta un instant, et huma l'air avec méfiance. Tu es toujours trop prudent, avance ! ordonna le parasite. Ce parasite, Damage se le coltinait depuis plus d'un an à présent. Et malgré cela, il ne connaissais rien de sa vie d'avant, ni même son nom. Ou du moins, il n'avait pas cherché des renseignements. A quoi bon ? Elle, elle savait tout de sa vie. Elle avait exploré les tréfonds de sa mémoire et elle en savait bien plus que quiconque, même que lui, avait-il parfois l'impression. Un grognement lui échappa mais il ne répondit pas et obéit. Il avança. Un léger tremblement, quelques millièmes de secondes à peine sous ses sabots, et une colonne d'eau jaillit à quelques centimètres de son nez. Il fit brusquement un bond en arrière, apeuré. Cette colonne d'eau chercha son équilibre quelques secondes puis retomba d'où elle était venue dans le même fracas assourdissant de quand elle était sortie. J'ai avancé, comme tu peux le constater. Contente ?

CSS BY ACCIDENTALE

[ιdc ;]

SOMEONE LIKE YOU. ”

hope to see my face.

J’ai avancé, comme tu peux le constater. Contente ? Après la peur que je venais d’éprouver, un colère sourde montait en moi à la vitesse de la lumière. Un relent nauséabond de haine vint entacher ma bonne humeur feinte. Et ma colère redoublait d’intensité car aucune répartie cinglante ne me venait à l’esprit. Je me recroquevillais donc dans un coin de son esprit et tentait de retrouver mon calme, mais sa satisfaction m’empêchait de me concentrer sur moi.
Collateral Damage continua d’avancer, bien décidé à savoir quelles étaient ces trombes d’eau qui jaillissaient du sol sans raison apparente. Il apprit à ses dépends qu’elles sortaient toutes d’un trou minuscule qui se trouvait dans le sol. Il l’apprit quand, passant au-dessus d’un de ces trous, un geyser en sortit sans crier gare, l’aspergeant copieusement d’une eau brûlante, qui aurait manqué de l’ébouillanter s’il n’avait pas fait un brusque écart.
ARRETE DE FAIRE LE CON ! Je n’avais pas réussi à me calmer et lorsqu’il sembla s’amuser bêtement à jouer avec ces eaux étranges, je n’avais pas pu contenir ma rage et ma peur plus longtemps. Un petit rire fusa de lui, intérieurement. Allons donc, le petit parasite a peur de quelques gouttes d’eau ? Je fulminais et tentait de prendre le contrôle mais n’y parvint pas. Oh oh oh, on se calme. Tu ne crois quand même pas que tu vas m’avoir si facilement ? Un soupir m’échappa. Vu tes capacités mentales, si, je le crois.
Damage n’avait pas peur de cette Âme ; bien au contraire. La savoir avec lui faisait qu’il ne s’ennuyait jamais. Oh bien sûr, ce n’était jamais très amusant ni très sympathique, mais au moins il ne s’ennuyait pas, c’était déjà ça de pris. Il savait également que s’il mourrait, elle mourrait aussi, et s’il souffrait – physiquement du moins – elle souffrait aussi. Et quelque part, ça le rassurait, de savoir qu’elle n’était pas invincible. Un bruit de pas précipités derrière lui. Il se retourne, apeuré. Ses relents paranoïaques ont repris le dessus. Il voit, au milieu du désert humide, un mâle qui trotte rapidement, sans doute effrayé par le champ de mines que sont les geysers. Sa prudence extrême arracha un petit sourire au pie. Au moins lui, il se jette pas tête baissé vers le cercueil ! Collateral grogna. Eh bien je ne te retiens pas, vas avec lui ! • Tu te crois drôle ?! Damage ne répondit pas et, brusquement, se souvenant qu'il était sur ses terres, il interpella le cheval gris.

DAMAGE « Hé toi là-bas ! »

CSS BY ACCIDENTALE

[ιdc ;]

BLUE JEANS. ”

lost control.

La voix au timbre féminin de l’étalon qui s’avérait être en fait être une jument pris Collateral Damage par surprise. Heureuse de le voir enfin légèrement déboussolé après ces longs mois qu’il avait passés à faire semblant de rien, de tout contrôler sans cesse, je lançais une remarque acerbe avant de me taire, satisfaite. Eh bien dis donc, on dirait que tu as la vue qui baisse ! Pas mal ce joli monsieur, continuai-je avec effronterie. Damage ne m’entendit pas – ou fit semblant de ne pas m’entendre. Tant pis, je me fichais pas mal de ce qu’il pouvait penser du moment que ma remarque le laissais sans voix. J’entendis à peine la jument lancer de sa voix chantante quelques mots. Banalités d’usage ou non, je n’en savais rien, j’étais bien décidée à ne rien suivre de la conversation qui allait, comme d’habitude, s’avérer barbante.
Collateral Damage entendit à peine le parasite qui lui lançait sans doute quelque remarque désobligeante, comme d’habitude. Il était plutôt concentré sur ce que la jument lui disait. Elle croyait qu’elle allait mourir seule et gelée ? Cela paraissait bien enfantin comme phrase de présentation au mâle pie. Il allait répondre avec un de ses sarcasmes tout préparés mais elle ne lui en laissa pas le temps. Ou plutôt, le temps ne leur laissa pas le choix. Un puissant geyser couvrit la voix de la femelle, que Damage entendit plus ou moins distinctement l’inviter à partir de ce lieu dangereux. Il n’avait pas grande envie de suivre cette inconnue et il hésitait encore lorsqu’une autre trombe d’eau bouillonnante et sifflante le décida parfaitement. Le pie s’élança à la suite de la jument à la carrure masculine. Il la dépassa de quelques mètres, visiblement plus pressé qu’elle de sortir de ce lieu trop bruyant, trop dangereux, trop imprévisible. Étrange, le parasite ne manifestait pas sa présence. Mais Collateral Damage n’allait pas s’en plaindre !
Au milieu de trois geysers disposés étrangement en un triangle quasi-parfait, quelques sapins aux cimes enneigées poussaient tranquillement, comme un îlot survivant et rassurant au milieu de ces tourbillonnements d’eau. La neige commençait à tomber, fluette et légère, sur le paysage chaotique et Damage ne se fit pas prier pour rejoindre le couvert des arbres. Dans un accès d’égoïsme et de lâcheté pur et simple, il fonça tête baissé vers le couvert des sapins en ne vérifiant même pas si la jument grise le suivait.

CSS BY ACCIDENTALE