[FONDATRICE]

Un vent qui balaye les dernières feuilles mortes qui jonche le sol et qui me murmure des phrases indéchiffrable même pour le plus intelligent être vivant. Un message coder que seul le vent lui-même semble être apte à comprendre. Ce même vent qui ne souffle pas bien fort suffit pour refroidir les températures et démontrer que nous sommes bien en début de mois de décembre. Comparé à ce vent léger mes pas semblent bien lourds. La terre se creuse sous mes pieds et mes pas marquent cette terre. On peut me suivre facilement à la trace mais je ne prends pas le temps de les effaçaient parce que je n’ai plus de temps. Voilà déjà bien trois quatre mois que je cherche désespérément une jolie jument qui fait partie d’un passé peu glorieux mais que je n’ai pas honte et que je ne cache pas. On pourrait dire que je remue ciel et terre pour la retrouver mais d’un côté ce serait faux. Le temps passe. Le temps défile. Vite. Peut-être trop vite ? Voilà que je me fais vieux. Douze ans. C’est jeune et vieux à la fois. C’est le bon âge dirait certains. Mais un goût amer de ma jeunesse reste dans ma bouche. La nostalgie, d’une époque révolue. Un frisson agite mon corps qui me rappelle que le passé est le passé et qu’on ne doit pas le rechasser au risque d’en payer les lourdes conséquences. Je lève les yeux au ciel. Je souris. Un sourire moqueur. Qu’ils sont idiots les gens qui croient à ses Dieux. Un petit rire s’échappe de mes lèvres un rire tout aussi moqueur que mon sourire. Qu’ils crèvent ses foutus Dieux. Ils ne servent à rien à part donner de l’espoir à des imbéciles qui n’en n’ont plus. Je pousse un soupire et reprends ma marche que j’avais automatiquement arrêté en regardant le ciel qui n’était pas très découvert. De léger nuage peuplait le ciel bleuâtre et les rayons du ciel avaient bien du mal à traverser ces épais cotons blancs. Le regard rivé vers l’horizon je suivais les petits chemins qui serpentaient dans le paysage. Tournant une fois à gauche, puis une fois à droite et encore à droite et encore à gauche etc. Je ne savais plus si ma demoiselle était « croyante » ou non et si elle l’était, elle serait en ce moment même dans ces lieux. Du moins un peu plus haut. Vers ces sortes de falaise qui nous donne l’impression - d’après des témoignages – d’être plus près des Dieux. Encore une fois des foutaises. Mais on ne change pas les gens. Puis d’un seul coup j’en ai marre. C’est trop long. Ça prend trop de temps. J’active ma marche prenant un trot à l’allure souple.

Deux heures plus tard. J’étais enfin arrivé. Rien de très spectaculaire. Faut pas avoir le vertige. Ce serait con de tomber et de mourir aussi bêtement. Mon regard monte vers le ciel. Il faut avouer qu’on se sent proche du ciel. Une impression de dominance. Je bombe mon torse. Fière. Quant une branche craque. Le bruit recouvre tout le silence qui planait. On ne peut entendre que ça. Un sourire naît sur mes lèvres. Un sourire vicieux. Pressé de découvrir mon nouveau jouet.